9.10.12

Nef


Un éclat qui dessine les contours brisés du monde, une voix qui oscille jusqu'à perde sa peau, sa chair, son sang et ses os;

De discrètes ombres bleues qui planent sur les trèfles;

Il n'y a à la fin que ce que l'on voit, et ce que l'on croit voir, depuis l'étrave de la nef.

1.9.12

Trois lumières


Hier soir, trois lumières sont tombées sur l'horizon.

La première était le néon du salon; faible halo autour de tes yeux cristallins.

La seconde était la lanterne du vagabond; la nuit survit au creux de mes mains.

La dernière s'est éteinte au sifflement du train.

29.7.12

À ciel ouvert


Pour voir le ciel se déchirer, il faut garder un œil ouvert, un œil fermé; une coquille vide, noix à côté.

Pour retrouver son cœur d'enfant, il faut laisser ses rêves voguer dans l'océan; écume soulevée par le vent.

Pour savourer l'instant présent, il faut sentir le ciel frémir, son cœur s'ouvrir; une mandarine, chair dénudée.

7.4.12

Papillons noirs


Même ton sourire est un souvenir que je n'ose plus déranger.

Et tes yeux bleu-verts sont comme deux chimères qui par un soir d'hiver se seraient envolées.

J'emporte tes cendres au fond de ma nuit. J'en constelle les cieux, et deux ombres s'enfuient.

Les étoiles vermeilles sont autant de soleils, qui réveillent de noirs papillons qui sommeillent.

23.2.12

Été


Il faut creuser le fond de la bouteille pour apercevoir la mer.

Les restes d'un ventilateur roulaient sur le sable qu'un autre que moi avait fait couler entre ses doigts.

Un Zèbre éclaira le ciel. Des dunes je vis la lune se lever.

Un enfant me suivait partout où j'allais, et s'endormit deux heures après m'avoir tué.