17.5.15

Fable

Il était une fois, l'harmonie naturelle, la tonalité fondamentale et le rythme pur. Lové aux seins des nymphes, un enfant songeait aux corbeaux qui croasseraient le long des plaines nocturnes.

- Je vois le bien et je l'approuve, je le fais mal, geignit un ermite calciné.
- Ridicule chemin ! jeta un prêcheur aux yeux délavés par la pluie savoureuse du déluge.

Il neigea sur la mer rouge. Des coquelicots noirs fânaient dans l'onde et Thelxinoé chantait.
Un marin perdu au large accrocha son regard aux lueurs du phare pour ne pas y succomber.
Des gibiers de potence fricassaient; les vautours, et une horde de loups s'apprêtaient pour le buffet.
- À l'aurore, ils seront à genoux. Non que le ciel soit mort, mais la mer s'avance et les récifs tranchent l'hymen de son amante, lança depuis le trône, Eros à Thanatos.

Après que les Pléiades ont chavirées, un soleil trop grand se glissa dans le verre maudit de l'aède; l'ombre du sommet se projeta sur la vallée, et les meutes et les continents se regroupèrent.
Le barde tailla un masque dans le bois des Volcae. L'étoile dérobée ne put rejoindre ses aînées.

Personne n'est chez soi. Ici, nous sommes tous étrangers.
Qui cueille une fleur, s'empresse de l'offrir au jardinier.
C'est l'une de ces fables qu'autour du feu l'on se contait,
et que l'on a oubliée.

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